samedi 27 mars 2010

PSYCHANALYSTE VERSUS COMPORTEMENTALISTE

UNE VIEILLE HISTOIRE TOUJOURS D'ACTUALITÉ

Il faut comprendre, à mon avis, les psychanalystes quand ils s'insurgent contre une pratique comportementaliste de premier niveau : en effet, cette dernière s'intéresse à supprimer une phobie (ex. la peur des pigeons) et va procéder à une désensibilisation par paliers (images de synthèse par ex., mannequin de pigeon, pigeon en cage, pigeon dehors)... Effectivement, c'est efficace, plus qu'une thérapie par la simple parole (le récit de la peur des pigeons).

Mais, ce faisant, ce comportementaliste ne s'est pas posé la question de savoir d'où vient cette peur pour le sujet, cette phobie, à quel épisode de sa vie (ex. en lien avec un manque ou une violence) est-elle directement, ou indirectement, rattachée ? Qu'est-ce qui se joue ou se répète en arrière plan du symptôme ? Quelle vérité (tue) demanderait-elle à se faire jour ? Cette recherche, en effet, est du domaine de la psychanalyse (mais pas nécessairement du psychanalyste : ce peut-être un psychothérapeute).

"La thérapie" demande, en réalité, deux choses : répondre de l'inconscient du sujet, c'est à dire pour celui-ci de se libérérer de ce qui s'est produit à un moment donné et qui est en cause symboliquement dans la phobie constatée, résoudre ce conflit psychique ET résoudre le symptôme invalidant !

Pour y parvenir, le thérapeute établit nécessairement avec le patient (sujet) une relation intense et favorable, et analyse l'inconscient en cause (et donc un certain nombre de sentiments et de relations humaines impliquées), puis il en viendra avec son patient/client à la levée du symptôme et à un accompagnement ou coaching.
A noter que la levée du symptôme peut se rechercher par de multiples pratiques qui peuvent emprunter le rêve éveillé dirigé, l'hypnose, le jeu de rôle, les expérimentations en live... Mais rappelons le, cette seule résolution du symptôme, aussi facinante soit-elle, ne signifirait pas la libération de la personne par rapport à son conflit psychique, lequel est pourtant bien susceptible de l'invalider, car l'inconscient, immanquablement, se cherche des voies pour faire entendre sa voix souvent dans un symptôme comportemental ou somatique... Notre sujet pourrait donc muter d'une phobie des pigeons à une autre phobie ou à une anxiété généralisée, faute d'avoir intropespecé l'inconscient.

La pratique psychanalytique seule pourrait "oublier" de traiter le symptôme, la pratique comportementaliste pourrait "oublier" de traiter le conflit psychique.
Le thérapeute averti (faisant fi des querelles d'écoles) intervient, dans les deux dimensions évoquées, comme il convient et en temps opportun, avec empathie et accessibilité...

.

1 commentaire:

  1. Salut ami d’Outre-Atlantique et un beau bonjour du Québec; merci du partage. C’est tout à fait par hasard, au gré de mes explorations des blogs, que j’ai atterri ici.

    Intéressant (et instructif) ce blog, dis donc. Bravo! (Moi aussi je suis plutôt philosophique).

    NOTE. Mon blog parle de la connaissance de soi. Si le coeur t'en dit, tu es bienvenu.

    RépondreSupprimer