"Oser
tout dire et tout entendre", cette formule paraît poser l'existence de deux personnes en communication et
s'autorisant un franc parler. Mais beaucoup de personnes au profil hypomane
vont s'autoriser leur parole sans demander avis, plus que ne peut en entendre
le destinataire, et cette parole ne sera pas heureuse mais fautrice de trouble.
Souvent une personne qui croit à son franc parler...
est une personne blessante et une personne qui ne maitrise pas ses paroles ni ses émotions. Comme si toute parole exprimée aboutissait nécessairement au bien être. Le destinataire de la parole lui-même doit, dans la plupart des cas, être mûr pour recevoir celle-ci. Certes, dans des conditions normales, Il est clair que, côté affirmation de soi, de se sentir capable de parler d'un sujet qui nous trouble avec la personne en cause, cela peut être un plus. Mais il convient de se poser la question de la maturité (qualité) du discours que l'on peut tenir. En vérité, une part essentielle du travail avec un psychothérapeute est de rendre la parole à une personne, ce qui signifie une parole réussie, une parole qui atteint son but libérateur, et non pas une parole qui va être regrettée ensuite, ou pire qui vous revient en boomerang. La question ne devient plus de poser la problématique comme le fait de dire, mais le fait d'être capable de bien dire. Sentir au fond de soi que sa propre parole est forte et saura atteindre son but, de lancer une prise de conscience chez l'autre et obtenir en retour (pas forcément sur l'instant mais à moyen terme) un bienfait partagé, cela demande des réitérations et des éclaircissements. Paradoxalement, la parole libératrice en profondeur est une parole neutre, précise et sans fards, mais sans détonations émotionnelles ! Et cela ne s'obtient pas,sans efforts préalables, le sujet, comme en ascenseur est descendu et remonté plusieurs fois dans son système émotionnel pour le comprendre et le circonscrire afin de trouver la mélodie juste de cette parole qui lui tient à cœur.
est une personne blessante et une personne qui ne maitrise pas ses paroles ni ses émotions. Comme si toute parole exprimée aboutissait nécessairement au bien être. Le destinataire de la parole lui-même doit, dans la plupart des cas, être mûr pour recevoir celle-ci. Certes, dans des conditions normales, Il est clair que, côté affirmation de soi, de se sentir capable de parler d'un sujet qui nous trouble avec la personne en cause, cela peut être un plus. Mais il convient de se poser la question de la maturité (qualité) du discours que l'on peut tenir. En vérité, une part essentielle du travail avec un psychothérapeute est de rendre la parole à une personne, ce qui signifie une parole réussie, une parole qui atteint son but libérateur, et non pas une parole qui va être regrettée ensuite, ou pire qui vous revient en boomerang. La question ne devient plus de poser la problématique comme le fait de dire, mais le fait d'être capable de bien dire. Sentir au fond de soi que sa propre parole est forte et saura atteindre son but, de lancer une prise de conscience chez l'autre et obtenir en retour (pas forcément sur l'instant mais à moyen terme) un bienfait partagé, cela demande des réitérations et des éclaircissements. Paradoxalement, la parole libératrice en profondeur est une parole neutre, précise et sans fards, mais sans détonations émotionnelles ! Et cela ne s'obtient pas,sans efforts préalables, le sujet, comme en ascenseur est descendu et remonté plusieurs fois dans son système émotionnel pour le comprendre et le circonscrire afin de trouver la mélodie juste de cette parole qui lui tient à cœur.
Est ce mentir que de ne pas tout dire?
La
morale, qui ne peut faire que des généralisations, classifie la gravité des mensonges et note que le mensonge par omission existe
et le classe parmi les moindre. Mais il s'agit d'une vision non systémique : le système demande la participation du
destinataire de la parole. Dans certains cas l'omission aboutit juridiquement à une faute grave ! En principe, une personne saine est une
personne qui ajuste le niveau de détail de son discours à son interlocuteur, y compris par l'art des métaphores (fournir des images de ce que l'on veut dire),
afin que les destinataire puisse comprendre à
son niveau ce qu'il peut, sans forcing. Pour vous en convaincre vous ne parlez
pas de sexualité de la même manière à un jeune enfant qu'à un adulte, pour autant vous
ne cachez pas. Certaines choses sont si difficiles à dire que parfois il faut choisir un psychologue pour
expliquer au destinataire la chose qu'il doit entendre.
Le mensonge est il le propre de l'homme , ou
bien le cultive t on dès l'enfance ?
L'éducation trop sévère produit des dégâts plus que des résultats. La sévérité (qui veut faire la justice sans se soucier d'être juste) crée le mensonge qui survient pour
contourner la peur qu'elle induit. Mentir est une fuite lorsque fuir
physiquement est impossible. Le problème est que le mensonge place
le menteur dans une position artificielle dans laquelle ses émotions d'amour sont court-circuitées. Le menteur abonné à sa propre pratique deviendra aisément un manipulateur, c'est à
dire qu'il va cultiver l'art de mentir pour atteindre son but, y compris à mentir par omission. Il va jouir de son pouvoir sur
l'autre au lieu de son bien être avec l'autre. La parole
pleine, partagée avec un être capable de la recevoir favorise le bien être avec l'autre.
Pourquoi choisit-on de se taire? ou de ne pas tout dire?
Vous
pouvez choisir de vous taire parce que vous sentez que vous ne maîtrisez pas vos émotions (excès de colère, de peur, de tristesse,
...) ou tout simplement parce que vous estimez que de parler alors que vous le
pourriez va néanmoins rendre la situation
plus complexe ou plus dramatique ou parce que vous prédisez des réactions fortement négatives ou punitives de votre interlocuteur, que vous
redoutez ses réactions. Combien de
partenaires dans la vie, parents, hiérarchiques, conjoints, etc.,
sont si vitupérants et si peu capables de
compréhension et d'amour ? Combien,
en effet, bloquent votre dire ?
Quand faut-il se taire et quand faut-il parler?
Sujet très délicat à généraliser. L'art de la prise parole inclut, en plus de la
qualité de ce que l'on a dire,
l'aptitude à choisir le bon moment, le bon
endroit et la bonne méthode. Quand le risque d'un débordement émotionnel de votre part est
trop important, vous ne devriez pas choisir de prendre la parole. Dans ce cas
remettez au lendemain. Ne demandez pas conseil car tout un chacun vous
proposera de faire ce qu'il rêverait lui faire, c'est à dire qu'il ne pourrait pas prendre en compte le réel de votre situation. Trouver quelqu'un qui ne vous jugera
pas, ne conseillera pas mais se limitera à clarifier la situation serait
une chance exceptionnelle. D'un autre côté, la notion de bon moment inclut la prise en compte du bon
moment pour l'autre : peut-il recevoir, encaisser, mon dire ? Est-ce le bon
moment pour lui ?
Sait-on tout dire ? sait-on tout entendre?
Nous
avons beaucoup expliqué ci-dessus cette notion
essentielle d'aptitude à prendre la parole mais avec
une parole dite "pleine" c'est à dire capable de véhiculer les images et les émotions
nécessaires à sa compréhension en profondeur. Une
telle parole est en principe l'aboutissement du travail de psychothérapie. À noter que selon mon propos
une thérapie n'est plus seulement une
thérapie par la parole sur la
base de son pouvoir libérateur, mais est aussi une thérapie de la parole du sujet...
Existe-t-il une seule vérité?
La vérité n'existe pas, il faut se référer à la parabole soufi des aveugles et de l'éléphant chacun touchant un bout
de l'animal et croit pouvoir le décrire dans sa totalité. La vérité, comme la réalité, est toujours soumise à
l'interprétation et à la subjectivité. C'est pourquoi on pourrait être tenté de dire "à chacun sa vérité" ou "chacun voit midi à sa fenêtre". Cela provient de
l'impossibilité que nous avons à circonscrire un événement sans sombrer dans
l'omission. Il faut la précision du raisonnement
scientifique pour s'en approcher. Un fait est un moment dans un processus, et
le processus est un aspect d'un système. Si je dois me décider sur la base d'un fait extrait de son contexte qui lui
donne sens, il est plus que probable que je vais commettre une erreur. Par
exemple, dans une société corrompue, il n'est pas possible de méjuger une personne sur la base d'un fait de corruption...
On ne peut pas accuser les autres de commettre des fautes qui sont égales ou moindres que celles que l'on commet soi-même.
Si l'on peut tout dire, peut on tout entendre?
Il y a de
fortes chances pour que celui qui arriverait à
"tout" dire serait aussi celui qui pourrait "tout"
entendre... Il y a comme nous l'avons relevé
une sagesse incommensurable à prendre la parole pour autant
que celle-ci soit pleine. En fait, prendre la parole, et que cette parole ne
soit pas celle d'un fat ou liée à une crise d'hypomanie, exige les mêmes qualités intérieures que celles requises pour une écoute de qualité. Cela demande une part appréciable de développement personnel, sinon
cette écoute qui prétendrait pouvoir tout entendre sans pour autant y être prêt intérieurement s'appellerait, pour moi, de la manipulation.
L'âge est-il un catalyseur de vérité?
Cette
question méritait d'être posée car par tradition nous nous
accordons à considérer que "l'ancien" possède une plus grande sagesse et que dès lors il soit possible de se confier à lui tout autant que d'entendre sa parole. La parole de
l'ancien serait alors plus encline à se faire porteuse de vérité et ses oreilles pourraient
bien être plus aiguisées, de sorte qu'elle filtrent la parole reçue en quête de vérité. Ceci dit, le sage discerne
avec plus de bonheur entre vérité et illusion qu'entre vérité et mensonge. Quand aux anciens ils sont plus ou moins doués pour la sagesse mais il est vrai qu'ils en disposent
souvent davantage que leur entourage immédiat.
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